
TAIN L’HERMITAGE, sur la ligne de front entre la DROME et l’Ardèche
Orienté nord-sud, le couloir rhodanien marque la ligne de séparation entre deux armées françaises : 2e armée à l’Ouest, et l’armée des Alpes à l’Est.
Pour permettre le franchissement du Rhône entre les deux armées françaises, deux ponts sont maintenus intacts : entre Sarras et Saint-Vallier et entre Tournon-sur-Rhône et Tain-l’Hermitage.
UNE DEUXIEME LIGNE DE FRONT
La ligne de défense, côté Ardèche, est située 30 km plus au nord que celle de la Drôme qui, elle, débute à la zone de confluence de l’Isère avec le Rhône, à Pont-de-l’Isère. Ce décalage génère une deuxième ligne de front pour les troupes allemandes. Le 21 juin, celles-ci sont engagées dans le nord de la Drôme et fixées sur l’Isère, alors qu’en Ardèche, les Allemands sont stoppés devant la ligne Annonay–Andance.
Pendant qu’à l’ouest, le régiment Leibstandarte SS Adolf Hitler perce les lignes françaises et s’empare de Saint-Étienne, la 4e Panzerdivision tente dès le 21 juin, de s’emparer des deux ponts à Saint-Vallier et Tain-l’Hermitage : elle espère prendre à revers la 2e armée française et l’enfermer à l’intérieur d’une poche, ne lui laissant comme seule issue que la capitulation.
Ayant été retirée du secteur défensif du Rhône et se repliant du nord de Lyon, la 1re brigade de spahis (BS) prend alors en charge la défense du nord de l’Ardèche et sa partie longeant le couloir rhodanien, d’Andance jusqu’à Châteaubourg (située face à Pont-de-l’Isère). La brigade est appuyée par deux batteries d’artillerie judicieusement positionnées sur les monts de l’Ardèche, face au fleuve, en défense des deux ponts et aussi en tirs d’interdiction de la route nationale 7, pour bloquer les unités de la 4e Panzerdivision en opérations dans la Drôme.
Pris sous le feu de ces batteries, c’est en vain que le 33e Schützenregiment tentera de s’emparer de ces passages stratégiques sur le Rhône : l’ennemi échoue ici aussi dans ses tentatives d’établir des têtes de pont sur les arrières des deux armées françaises.
Glossaire :
1re BS 1re brigade de spahis
4e PD 4e Panzerdivision
33e SR 33e Schützenregiment
LSSAH Régiment motorisé renforcé Leibstandarte SS Adolf Hitler
BIBLIOGRAPHIE
CHAZALON, Thierry. Résistances ! Les prémices (juin 1940 – juillet 1941), la Résistance débute dès le 23 juin 1940 sur les rives de la basse-vallée de l’Isère. Montélimar : autoédition, 2011. 200 p.