Lieutenant Roland Costa de Beauregard

Roland Costa de Beauregard est né le 5 août 1913 à Saint-Bonnot dans la Nièvre. Il rentre à l’Ecole spéciale militaire (ESM) de Saint Cyr en 1934, promotion du roi Alexandre Ier. À la sortie de l’école dans 1936, il choisit l’infanterie et plus spécialement les chasseurs alpins. Il sert successivement au 6e bataillon de chasseurs alpins (BCA) puis au 73e et 83e bataillons alpins de forteresse (BAF) en Ubaye.
Il participe à la brève campagne contre l’Italie à la tête de la section d’éclaireurs-skieurs du 83e BAF où il se distingue entre le 14 et le 24 juin 1940 en menant des attaques audacieuses en repoussant les Italiens en amont de Larche, au sommet de Tête dure durant toute la journée du 22 juin et dans la nuit du lendemain, 23 juin 1940 où, malgré la fatigue de sa section, il monte au col de Mallemort au secours de la petite garnison du fort de Viraysse, devenue silencieuse et ainsi, rompt l’encerclement de Viraysse. Ces combats lui valent une citation et l’obtention de la croix de chevalier de la Légion d’honneur.
Démobilisé en novembre 1942, il se retire à Grenoble et entre dès 1943 dans la Résistance et, homologué FFI le 15 février 1943, il devient l’un des premiers et des principaux organisateurs du maquis du Vercors. Il est promu capitaine en 1943.
Sous le pseudonyme de « Durieu », le 2 mars 1944, il est désigné commandant de la zone du Nord-Vercors.
Il conduit au feu le bataillon Vercors, contre la 157e division allemande présente en Isère (celle-ci ayant déjà opéré contre le maquis du Vercors). Son sens du combat et son autorité lui valent une citation à l’ordre de l’Armée :
« S’est distingué le 21 juillet 1944 dans les combats de la Croix-Perrin, Méaudre, Autrans. Attaqué par un ennemi supérieur en nombre et débordé par lui, a réussi à reprendre momentanément des positions perdues. Submergé le lendemain par le flot allemand, a repris le maquis, a su garder intact le moral de ses hommes et conserver sur eux l’ascendant nécessaire pour reprendre la guérilla en dépit des conditions d’existence extrêmement dures. Dès lors, et jusqu’au 10 août, a sans cesse harcelé l’ennemi en lui infligeant de lourdes pertes ; a rendu toute la région de Méaudre, Autrans et les gorges de la Bourne, inhabitable pour l’ennemi. A su, encore, se montrer l’âme de la Résistance et un modèle de ténacité ».
Désigné ensuite le 10 août pour rejoindre le groupement Chabert, il s’installe à Beaurepaire le 26 août et participe à la libération de Vienne. À la Libération, le bataillon Vercors devient le 6e BCA, toujours commandé par le commandant Costa de Beauregard.
À la tête de son bataillon, il participe aux combats pour le Mont Froid au printemps 1945. La brillante conduite du commandant Costa de Beauregard se traduit par trois nouvelles citations.
Il sert ensuite à l’état-major de la 27e division d’infanterie alpine et devient instructeur à l’ESM de Saint-Cyr à Coëtquidan en 1947.
Entre 1949 et 1954, le chef de bataillon Costa de Beauregard effectue deux séjours en Indochine qui lui valent trois autres citations dont une à l’ordre de l’Armée.
Ses qualités d’instructeur le font désigner à nouveau à l’ESM en 1955.
Colonel en 1959, il commande le 2e groupe de chasseurs portés et, nommé général de brigade le 1er novembre 1955, devient chef du 3e bureau de l’EMAT et auditeur au Centre des hautes études militaires et à l’ Institut des hautes études de la défense nationale.
Il commande l’École d’application de l’infanterie et est chargé de sa réorganisation à Montpellier. Général de division en 1969, il est nommé adjoint au général commandant la 4e région militaire.
Promu général de corps d’armée le 1er juillet 1972, il devient inspecteur des réserves jusqu’à sa mise à la retraite, le 5 août 1973, ayant atteint la limite d’âge.
Mais il continue à « servir » en étant le président de la Saint-Cyrienne (Association des anciens élèves de Saint-Cyr) de 1975 à 1981 et vice-président de la Fédération Nationale des Amicales de Chasseurs de 1975 à 1992.
Grand officier de la Légion d’honneur, titulaire de la Croix de guerre 1939/45 et des Théâtres d’opérations extérieurs, de la Croix de la valeur militaire, il était titulaire de neuf citations dont trois à l’ordre de l’Armée.